Jazzanova

   Rhythm & Blues
Jazzanova

Les vétérans du nu-jazz replongent dans les bacs avec « The Pool », un nouvel album attendu pour l'été.

C'était il y a 20 ans : une bande de clubbeurs et de DJs berlinois alliaient leurs forces pour fonder « Jazzanova », un collectif d'influences dont le nom sonnait comme la promesse d'un nouveau siècle. Car avec l'émancipation de la production électronique, l'époque était alors à l'amalgame des genres, à l'effondrement des étiquettes musicales et à un florilège de « chill-out », de « nu-jazz » et autres « down-tempo », nouveaux slogans plus ou moins justes de ce qu'on avait pris l'habitude d'appeler - faute de mieux - le trip-hop.

Avec St Germain et quelques autres, les 5 de Jazzanova furent bien des symboles de ces années 90 où la fusion devint reine au point de faire surgir de la note bleue un groove futuriste pétri de bossa, de latin-funk, et de broken-beat. Au moins aussi connus pour leur collection de remixes que pour plusieurs hits fait maison, Jazzanova avait disparu des écrans depuis une bonne dizaine d'années et la sortie de « Funkhaus Studio Sessions », sorte de jubilé live porté sur disque de leurs productions réinventées lors d'une grande tournée. Un remix final du groupe lui-même en quelque sorte, et qui a légitimement pu être considéré à l'époque comme un élégant et ultime tour de piste.

En annonçant la réunion en studio de leur collectif et la sortie d'un nouvel album le mois prochain, ces vétérans créent donc la surprise et commencent à lever le voile sur un disque qui se veut clairement non-restrictif. Alors que le « nu-jazz » d'hier s'est depuis longtemps fondu dans une production des plus hybrides, Jazzanova a choisi de marquer ses nouvelles compositions de couleurs musicales bien distinctes, des angles qui offrent un relief bienvenu à leur maitrise familière du sampling et des instrumentations down-tempo. Mis en ligne cette semaine, « N°9 » invite ainsi au micro le rappeur KPTN dans une ballade hip-hop millimétrée, toujours à l'ancienne mais dont la fraicheur s'avère imparable.

Avec ses beats lourds et indus, le premier extrait dévoilé « Rain Makes The River » lorgne quant à lui plus franchement vers le trip-hop de Bristol, alors que la voix cristalline, presque celtique même, de la chanteuse écossaise Rachel Sermanni évoque les accents de sa compatriote Elizabeth Fraser. Bien d'autres noms sont crédités sur ce disque dont celui du jazzman Jamie Cullum, des invités d'horizons très divers avec lesquels le collectif berlinois dit avoir laissé tourner les enregistreurs au cours de jam sessions de plusieurs heures. Wunderbar. (Ghislain Chantepie, FIP)

    Jazzanova

    Agenda PARIS JAZZ CLUB

    AGENDA MARS 2024

    L'Agenda Jazz de Paris Ile-de-France
    Télécharger l'agenda Playlist Télécharger l'agenda Playlist
    Zone